
LES RÉGIES
BÂTISSEURS DU BIEN-VIVRE ENSEMBLE

Elles sont le relais entre propriétaires et locataires, gestionnaires du bâti et coordinatrices des demandes des uns et des autres, chef d’orchestre à qui il incombe de trouver la bonne symphonie en tout temps. Mais le rôle des régies évolue. En s’impliquant de plus en plus dans les sujets du développement et de la mise en place des nouveaux quartiers, à l’image du Quartier de l’Étang, GEROFINANCE – RÉGIE DU RHÔNE témoigne de sa volonté d’être un acteur clé du bien-vivre ensemble.
Une position avant-gardiste, qui lui vaut aujourd’hui d’être appelé comme conseiller pour d’autres projets, dessinant petit à petit une autre manière d’envisager la gérance en plaçant la qualité de vie au centre de l’équation.
Penser la qualité de vie à long terme : le nouveau rôle des régies
« Les notions de bien-vivre ensemble et de bien-être individuel et collectif au sein des grands quartiers d’habitation font désormais totalement partie de la réflexion en amont de la construction, durant la gestion, et avec des ajustements en tout temps opérés par l’équipe gérance de Gerofinance – Régie du Rhône », introduit celui qui fut un des premiers collaborateurs de la régie à étudier la mise en place de ces nouveaux quartiers de vie, Yves Batardon. L’objectif ? « Avoir une vie de quartier pérenne, conviviale et qui ne s’érode pas dans le temps », comme cela a pu se voir dans nombre de quartiers, de différentes dimensions, construits il y a plusieurs décennies. Une époque où l’on ne donnait pas autant d’importance à cette notion de « bien-vivre ensemble », de surcroît durable.

Une dimension nouvelle, qui amène les régies à agir comme des acteurs ayant une véritable expérience du terrain et de la vie dans les ensembles d’habitation. « Nous ajoutons à notre arc le rôle de conseil et de coordinateur du bien-vivre ensemble, en œuvrant avec les promoteurs et propriétaires pour la mise en place de structures ou d’actions auprès des habitants pour favoriser une bonne relation et insuffler une vie dans le quartier. Et cela intervient avant même que les quartiers ne sortent de terre », explique Yves Batardon.



Identifier les leviers du bien-vivre ensemble
Dans les faits, il s’agit aussi pour tous les acteurs concernés de se pencher sur le concept de vie de quartier en agissant sur la manière dont sont conçus les espaces publics et dont ils seront exploités et réellement utilisés. Identifier en somme des leviers concrets du bien-vivre ensemble, à différents niveaux et avec un impact le plus large possible sur la population de ces quartiers mais aussi sur leurs commerçants et usagers. « Au Quartier de l’Étang, par exemple, nous avons été présents en amont pour identifier les besoins et organiser les solutions à mettre en place pour l’emménagement des locataires ou copropriétaires et en amenant aussi les solutions de communication à mettre en place, en lien avec tous les acteurs, comme avec la Ville de Vernier par exemple. Nous avons pour cela dédié une équipe à 100% à cette phase de mise en marche du quartier et de gestion des nouveaux immeubles. Il a également été mis en place un ‘guide d’accueil’ complet afin d’aider et relayer des informations pratiques pour que les futurs habitants s’approprient le quartier dès leur arrivée, ce qui est très important. »
Dans ce rôle de conseiller, Gerofinance – Régie du Rhône a aussi participé à faciliter les besoins en information pour les autorités, sur des questions aussi essentielles que la scolarisation des futurs enfants dans la nouvelle école de l’Étang. « Nous avons ainsi développé une réelle expertise dans la mise en exploitation des quartiers, ce qui nous vaut aujourd’hui d’être appelés pour intervenir auprès des promoteurs sur des règlements de quartier, pour les revoir ou les rédiger. » L’exemple réussi du Quartier de l’Étang a donc permis de transposer certaines pratiques à d’autres quartiers gérés par Gerofinance – Régie du Rhône, de tailles différentes, comme le tout nouveau quartier Saint-Michel situé à Moudon (Vaud).
Au Quartier de l’Étang, il y a une forte volonté de la part de toutes les parties de faire en sorte que les habitants y soient bien, créent du lien, se sentent pris en compte et impliqués. Pour, in fine, avoir envie d’y rester. Plutôt que de parler d’harmonie, on préférera le terme de « climat », un climat positif et engageant, créateur de cette appréciation positive et partagée par les habitants.
Jalon clé de ce dynamisme, le service de conciergerie mis en place par Gerofinance – Régie du Rhône joue ici un rôle essentiel. Comme le détaille Gardenia Roca, en charge notamment de la gérance des immeubles locatifs de l’Étang : « Les concierges vivent sur place, et cela change tout. Ce sont vraiment notre ‘main droite’, ils sont essentiels pour nous, mais aussi pour les habitants de l’Étang. Ils sont impliqués dans les associations du quartier, participent à tous les événements et représentent les intérêts du propriétaire tout en étant là pour les habitants. »

« Une fois par année, la Ville de Vernier et ses partenaires organisent également une assemblée de quartier, ouverte à toutes et tous, dont l’objectif est de favoriser les échanges entre les habitants, les usagers et les institutions publiques et privées impliquées dans le quartier », poursuit-elle. En parallèle et tout au long de l’année, différents espaces de réflexion et de discussion sont proposés aux professionnels et habitants du quartier.
Se voir, se parler, échanger, la participation à des projets partagés est un autre levier mis en place par Gerofinance – Régie du Rhône pour « catalyser » les liens entre les publics. Les potagers urbains en sont un bel exemple. Pilotés par Urban Project en partenariat avec Légumes Perchés, spécialistes de l’agriculture urbaine, ils offrent la possibilité aux habitants du quartier, mais aussi aux entreprises, de cultiver un lopin de terre situé sur le toit du bâtiment Les Atmosphères.
Châtel-Saint-Denis et Bulle : des nœuds de mobilité au cœur des quartiers
Si la mobilité s’impose de plus en plus comme un élément important des grands ensembles bâtis, sa prise en compte va parfois bien plus loin. Les quartiers de la gare à Châtel-Saint-Denis et à Bulle en sont la parfaite illustration. Sur ces terrains historiquement exploités par les Transports publics fribourgeois (TPF), c’est la question de la valorisation en termes de qualité de vie qui a été saisie à bras-le-corps par la branche immobilière des TPF (TPF IMMO). L’objectif : bâtir des quartiers en repensant l’accès aux transports.
Repenser la mobilité en même temps que l’on envisage de nouveaux quartiers implique parfois de gros changements. Ainsi, à Bulle, la gare a été déplacée d’environ 200 mètres afin de la rendre plus accessible aux nouveaux habitants du quartier adjacent en devenir. Les TPF – autant acteurs des transports publics que propriétaires du terrain accueillant ce nouveau quartier – ont ainsi créé un véritable nœud interconnecté dans et autour du nouvel ensemble bâti. Vélostation, réseau de bus locaux et régionaux, train, voies cyclables et piétonnes, axe cantonal de mobilité douce, « toutes les options sont accessibles depuis le quartier dans un périmètre de 50 mètres », déclare Stefano Lepri, responsable immobilier de TPF IMMO. « C’est un système qui s’imbrique pour que tous les modes de déplacement soient au même endroit, avec des complémentarités d’usages », poursuit-il.
À Châtel-Saint-Denis, même processus dans la réalisation du nouveau quartier de la gare, qui fut là aussi modifiée afin d’en faciliter l’accès, tout en la rendant plurielle en y intégrant tous les modes de transports dits « doux ». « Les trains y passent, les bus également, et nous avons aussi créé des cheminements du centre de Châtel vers ce nouveau centre de la gare. » Avec, toujours, cette question comme un fil d’Ariane : « Comment développer un quartier dans sa globalité ? » La réponse apportée par Stefano Lepri : « En positionnant le nouveau quartier sur un nœud de mobilité qui est entièrement repensé au moment de la construction. » Une méthodologie unique, qui apporte encore plus de richesse et de relief à cette notion de « bien-vivre » ensemble dans les quartiers. Une notion qui n’a définitivement pas démontré tout son potentiel, laissant augurer encore de (très) belles choses pour l’avenir des quartiers.

Comment assurer un même niveau d’information à tous les habitants, au même moment ? Dans des quartiers aussi grands que celui de l’Étang, les relais
« humains », comme les concierges et les équipes de gérance, ne suffisent pas.
C’est là qu’est utilisée une des fonctions de l’outil e-smart, un système digital sous forme de tablette disposée dans les logements et permettant à Gerofinance – Régie du Rhône de diffuser de l’information aux locataires et copropriétaires en même temps.
« Grâce à cette solution, nous pouvons communiquer rapidement et efficacement sur des marches à suivre, des événements qui se tiendront dans le quartier, de nouveaux services proposés par la Ville de Vernier que je vous ai cités précédemment, ou encore la mise en place des potagers urbains, tout comme l’information liée à l’ouverture des nouvelles arcades commerciales, et les offres de certains de ses commerçants pour les habitants ou entreprises du quartier… », décrit Gardenia Roca.
Le digital prend un autre visage au sein des Logis de Malley, un quartier en construction situé à l’ouest de Lausanne qui comprendra à terme 76 logements. Ici, la société Inspire 529 qui se spécialise sur le Community Building a lancé un projet pilote unique en Suisse : un questionnaire de « smart matching » dont la vocation est d’optimiser la qualité de vie dans les quartiers, via des affinités réussies entre les différentes personnalités des habitants. Pour Lyle Tölle, son directeur, « le questionnaire se base sur les cinq grands traits de personnalité (l’ouverture, la conscience, l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme), des mesures stables qui n’amènent pas des réponses de ‘bien’ ou ‘mal’, mais qui décrivent un profil de personnalité. En fonction des réponses des futurs habitants, nous pouvons ainsi faire correspondre des profils plus enclins à créer des liens, et donc à favoriser le bien-vivre ensemble. » Et Lyle Tölle de prendre l’exemple de quelqu’un qui serait très curieux de découvrir des nouveaux restaurants, que l’on pourrait ainsi placer comme voisin de palier d’un profil similaire au sien – sur la base des réponses apportées au questionnaire –, pour ainsi donner plus de chances à l’entente, voire l’émergence d’affinités, entre voisins. Pour la première itération du questionnaire soumis de manière optionnelle aux futurs habitants de Malley, 70% d’entre eux ont répondu aux questions, montrant un réel intérêt pour ce genre de pratique totalement novatrice.
Un volet que Gerofinance – Régie du Rhône est fier d’investiguer, se positionnant là encore comme précurseur sur cette question du bien-vivre ensemble. Une vaste question, passionnante, où l’exploration est loin d’être arrivée à son terme !